Prise de poids pendant la chimiothérapie
Une femme sur deux grossit pendant ses traitements. Non, le cancer ne provoque pas toujours un amaigrissement . La prise de poids fait bien partie des effets secondaires liés à certains traitements du cancer du sein.
Plus de 50% des patientes en souffrent.
Certaines femmes se retrouvent en surcharge pondérale après arrêt du traitement de 3-12 kg. Certains traitements font accroître le tissu adipeux tout en entraînant une baisse de la masse musculaire, dû à un ralentissement du métabolisme de base et changements des habitudes alimentaires et physiques…
Or , elle n'est pas sans conséquences puisqu'elle peut avoir une influence négative sur le risque de rechute et de deuxième cancer, sans oublier diabète, hypertension, ostéoporose…
Explication : l’excès de poids est associé à un état d’hyperinsulinisme, corrélé au facteur de croissance IGF-I (Insulin-like Growth Factor).
Les deux combinés jouent sur le processus tumoral en stimulant la multiplication des cellules malignes.
L'indice de masse corporelle (IMC) est un indicateur plus fiable que le poids pour évaluer votre corpulence. Calculez en un clic votre IMC et découvrez sa signification selon la classification de l'Organisation mondiale de la santé (OMS).
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Certes 2-3 kg ne sont pas un énorme problème , mais peut impacter votre estime de soi , ce qui impacte à votre moral et ce qui vous fait grignoter par stress dû à toute la situation ….Résultat : Prise de poids.
Une autre raison de prise de poids est celle des chimiothérapies surtout les taxanes, les corticoïdes, certaines hormonothérapie et pour couronner le gâteau …la ménopause induite par les traitements.
Alors , pouvez-vous faire quelque chose pour perdre ou ne pas prendre de poids ?
Oui, bien sûr.
Grâce à un suivi diététique dans votre service en oncologie. En fonction des objectifs à atteindre et de vos habitudes alimentaires, la diététicienne établira avec vous un plan alimentaire personnalisé, compatible avec vos traitements. Ne vous mettez pas à faire des régimes drastiques pour perdre un kilo par jour et déclencher un effet yoyo !!!
Le deuxième facteur important est l’activité physique régulière par exemple dans les groupes sportifs oncologiques (l’ comme ALGSO), ou si vous préférez seule alors l’importance est de faire l’activité qui vous fait plaisir de manière régulière et à votre rythme. Si vous manquez d’énergie tournez vous vers de l’activité physique plus douce, comme le yoga, la marche ou le pilates.
Beaucoup de femmes décident alors de ne pas prendre l’hormonothérapie de peur de grossir….Ne faites pas ça ! L’hormonothérapie est là pour vous aider à combattre le cancer. On sait depuis trente ans que le tamoxifène® réduit le risque de récidive de 50 % ! De plus, les inhibiteurs de l'aromatase (Arimidex, Fémara ou Aromasin) ne font a priori pas grossir. Ne pas suivre une hormonothérapie, c’est ne pas faire la moitié du traitement, donc forcément prendre des risques.
Prenez le temps de prendre soin de vous et de vous sentir bien dans votre peau. Accordez- vous un massage, un soin de visage ou une manucure des mains et pieds avec les soins appropriés, que votre esthéticienne socio esthétique vous conseillera. Rien de mieux pour booster le moral.
Si votre prise de sang ne montre pas de problème de coagulation , vous pouvez faire chez le kiné le palper rouler quatre à six mois après la fin de la chimio. Le Kiné fixera vos objectifs. Le LPG / Cellu M6 aidera à lisser les capitons, déloger la culotte de cheval , aplanir le petit ventre rebondi. Sachez ceci-dit que si vous suivez un traitement hormonal, les effets se ferons attendre plus longtemps car il bloque la lipolyse.
Votre oncologue ou votre médecin traitant peut vous prescrire une cure post oncologique de trois semaines et en déterminer avec vous l’objectif.
Parlez-en à votre médecin pour ajouter la médecine intégrative, comme l’acupuncture ou l’homéopathie. Cela vous donnera peut-être un support.
Comme déjà expliqué, la raison de l’importance de perdre du poids n’est pas que pour raison esthétique ou psychologique.
Une étude WINS (Women’s Intervention Nutrition Study) a montré qu’une diminution de 20 % des apports lipidiques favorisait une réduction de l’IMC et améliorait la survie en évitant la rechute. Ces résultats sont encore plus frappants chez les femmes qui ont un cancer du sein à récepteur œstrogène ou progestérone : l’accompagnement diététique leur a permis une réduction du risque de 50 %, avec survie sans rechute.
En perdant du poids vous gagnerez donc des années de vie .
Parlez en à votre médecin, pour analyser votre cas concret.
Source :ASCO, rose magazine, NCBI