Et la sophrologie dans tout ça ?
Considérée comme un soin de support oncologique à part entière, la sophrologie se révèle, à bien des égards, très intéressante. C’est une aide précieuse pour découvrir en soi toutes les ressources nécessaires pour maintenir et/ou retrouver la combativité au long du parcours éreintant de la maladie. Véritable alliée pour apprendre à gérer douleurs physiques comme psychiques, elle permet également de mieux appréhender l’anxiété, les peurs inévitables ; mais aussi de diminuer les effets indésirables liés aux traitements (nausées, brûlures, fatigue,..) et de restaurer une estime de soi rudement mise à l’épreuve. Comment ?
Ce corps mon ami
Selon le Dr Patrick-André Chéné, Directeur de l’Académie de Sophrologie de Paris, Gynécologue-Accoucheur et sophrologue : « l’idée la plus importante de la sophrologie est d’activer la conscience dans le corps. Cette technique permet à la personne de ressentir son corps, sa forme, sa structure. Elle vit son corps. C’est ce qu’Alfonso Caycedo, fondateur de la sophrologie, appelle la “vivance”. »En étant attentif aux informations perçues dans les différentes parties du corps, même malade, abîmé ou douloureux et apprendre à décrire les phénomènes avec précision, sans interprétation ni jugement, voilà qui est nouveau ! Observer simplement pour ce qu’ils sont les messages du corps. Peu à peu, prendre appui sur lui pour se reconstruire et puis découvrir comment mieux gérer sa douleur, se réapproprier son schéma corporel, se rendre compte de toutes ses capacités présentes. Tout cela va rétablir au fur et à mesure une réelle confiance en soi.
NON !
Évacuer le négatif est une seconde étape nécessaire pour faire ensuite le plein de positif. En somme, faire une bonne vidange, remplacer une huile usagée et sale par une nouvelle, propre, qui va aider le moteur à mieux fonctionner. C’est grâce à la respiration qu’il va être possible de prendre conscience des zones de tensions mentales comme physiques. Cette même respiration amènera à les relâcher, les projeter hors de soi quand c’est possible ; les adoucir, les accueillir quand elles résistent. Progressivement, l’énergie vitale va pouvoir circuler de nouveau plus librement. Le lâcher prise va s’installer et apporter de la détente, de la récupération, indispensables pour éviter l’épuisement lié aux traitements répétés, parfois lourds et aux événements qui jalonnent le chemin.
Mais si …
Aussi compliquée et douloureuse soit-elle, la vie est toujours bien présente et a encore des dons à faire. Cette fois, c’est en faisant appel à l’imagination que l’on va pouvoir inspirer l’énergie et l’envoyer dans chacune des cellules pour leur distribuer. Puis en évoquant une émotion positive, une situation agréable, un projet enthousiasmant, l’installer dans la conscience et le corps pour se donner de l’élan, de l’envie, une nouvelle motivation et laisser de côté les préoccupations, les stress, les inquiétudes, le temps d’un instant.
..c’est possible !
Enfin, en s’appuyant sur le principe que le cerveau ne sait pas complètement faire la différence entre le réel et l’imaginaire, on peut aisément procéder à des projections de guérison, en suivant la même technique que précédemment et en y associant des sensations corporelles, des perceptions et des émotions positives en relation avec l’état de guérison, de cicatrisation. Cette pratique incite à trouver en soi-même les stratégies pour guérir. Elle peut servir aussi à préparer des examens, une intervention et ses suites.
La vie avant tout
A tout ceci s’ajoute encore un précieux volet le “redéploiement existentiel”. Un terme un peu pompeux pour traduire le focus qui est mis pour apprendre comment vivre au quotidien avec le cancer, continuer à faire des projets, à se « projeter dans l’existence », notamment en renforçant les valeurs et les moteurs qui donnent des raisons de vivre, de poursuivre la route chaotique et chahutée durant la maladie et d’envisager de nouveaux chapitres après cette épreuve.
Agir pour aujourd’hui et demain
Au fond, il s’agit que chaque individu puisse reprendre les rênes de sa vie, en faisant face à la maladie, aux traitements et aux chamboulements. La sophrologie propose des moyens pour agir afin de moins subir. Comme c’est une méthode dite « autonomisante », chacun peut se l’approprier, la savourer à sa convenance et s’en servir à tout instant, y compris une fois guéri !
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Anne-Claire Delval / Sophrologue