Reconstruction mammaire : lipofilling, injection de graisse

La mastectomie - l’ablation du sein est souvent nécessaire suite à un cancer du sein combinée avec certaines  thérapies adaptées à chacune.

Cette ablation du sein est une phase très difficile  à vivre pour beaucoup de femmes, du point de vue psychique et physique. La suite difficile d’une  ablation est souvent la perte de féminité et d’estime de soi. Malgré tout que 30% des patientes ayant subi une mastectomie bénéficient d'une reconstruction mammaire.

Il faut savoir que la mastectomie se fait en une seule étape mais la chirurgie reconstructrice du sein requiert au moins trois interventions pour avoir le résultat souhaité.

Le lipofilling ou injection de votre propre graisse est un outil complémentaire à la reconstruction mammaire.

Quelle est la technique ?

L’autogreffe de tissu adipeux est une méthode de reconstitution du sein facile à réaliser et douce.

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La graisse est prélevée en plusieurs endroits du corps (au niveau abdominal, des hanches, des cuisses ou des genoux)  et ensuite injectée dans le sein grâce à une canule. 

La seule contre-indication à cette intervention est une réserve de graisse insuffisante, ce qui est plutôt rare. C’est la raison pour laquelle une reconstitution complète du sein n’est réalisée que dans peu de cas, essentiellement pour les petites poitrines. Cette procédure est plutôt utilisée pour apporter des corrections mineures et améliorer le rendu d’une reconstruction déjà réalisée.

Il faut souvent compter plusieurs séances, car qu’ une faible quantité de graisse peut être injectée à chaque fois. De plus, une partie de cette graisse continue à se résorber durant les trois mois qui suivent l’intervention. Plusieurs interventions sont nécessaires dans un intervalle de trois mois pour atteindre le volume souhaité. Les cellules de graisse ne prennent que partiellement (60- 70%).Une fois la résorption terminée, la graisse reste à vie et est sujette aux mêmes variations de poids que le reste du corps.

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‘‘Il faut souvent compter plusieurs séances, car qu’une faible quantité de graisse peut être injectée à chaque fois.’’

A ce jour, il y déjà certaines études qui démontrent qu’ aucune interaction n’existe entre les greffes de cellules graisseuses (lipofilling), la glande mammaire et les cellules cancéreuses.

Les résultats de l’étude ci-dessous ne montrent pas de différences significatives en suivi oncologique sur 5 ans. Il n'y a jusqu'à présent aucune preuve clinique suggérant que l'AFT (Autologous fat transfer) entraîne une augmentation des taux de rechute du cancer chez les patientes atteintes d'un cancer du sein.

Lien vers l’étude :

Long-term Follow-up of Autologous Fat Transfer vs Conventional Breast Reconstruction and Association With Cancer Relapse in Patients With Breast Cancer

Par rapport aux questions que vous vous posez pour votre situation concrète , c’est votre chirurgien qui vous conseillera au mieux.

Interview avec le Docteur OLIVIER, médecin qualifié en chirurgie générale, spécialisé dans le domaine de la chirurgie des seins depuis 10 ans.

photo : IGO Institut Gynécologie Obstétrique

photo : IGO Institut Gynécologie Obstétrique

Blog cancer du sein : Combien de reconstruction sont faites par an au CHL ?

 Dr Olivier Jean-Baptiste :

Chaque année, au CHL nous prenons en charge près de 200 interventions de reconstructions mammaires.

Blog cancer du sein : Quels sont les avantages  de cette technique ?

Dr Olivier Jean-Baptiste :

Cet outil chirurgical est le « photoshop » de la reconstruction mammaire.

Tout comme en chirurgie esthétique, cette technique nous aide à gommer des défauts d’une reconstruction mammaire dont le résultat serait jugé trop artificiel.

Par exemple : gommer les contours trop visibles de l’implant sous jacent, apporter du volume supplémentaire mais de manière plus naturelle, apporter de la souplesse et de la mobilité des tissus irradiés. Redonner de l’épaisseur aux téguments trop fins…

L’injection de graisse va également rendre le toucher de la nouvelle poitrine plus naturel, sans oublier le bénéfice secondaire rendu par la lipo-aspiration des hanches ou de l’abdomen, ou bien encore des cuisses qui participera à l’affinement de la silhouette. Ceci permettra une fonte des volumes excessivement stockés pendant les traitements.

Résultat d'une reconstruction du sein "autologue" : c'est à dire sans prothèse, du sein gauche (à droite de l'écran)(technique : lambeau de grand dorsal et lipofillings successifs et reconstruction de l'aréole.)

Résultat d'une reconstruction du sein "autologue" : c'est à dire sans prothèse, du sein gauche (à droite de l'écran)

(technique : lambeau de grand dorsal et lipofillings successifs et reconstruction de l'aréole.)

Blog cancer du sein : Quels sont les complications possibles ?

 Dr Olivier Jean-Baptiste :

Les complications lors d’un lipofilling sont plutôt rares. Dans tous les cas,

·         des hématomes (bleus) seront présents sur le lieu du prélèvement de graisse et au niveau de l’injection.

·         Des kystes huileux peuvent apparaître au niveau du sein lorsque la graisse a été injectée en grande quantité. Ces kystes sont bénins et sont parfois traités par ponction.

·         Une infection du site opératoire est généralement évitée grâce à l’administration d’un antibiotique lors de l’opération.

 Blog cancer du sein : Existe-t-il une limite dans cette technique ?

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Dr Olivier Jean Baptiste :

<< Cette chirurgie se fait le plus souvent en ambulatoire mais sous anesthésie générale.>>

Dans certains cas, si la patiente présente une maigreur prononcée, avec de faibles réserves de graisse, le résultat de l’intervention sera incertain. Il faudra alors prélever de la graisse dans différentes parties du corps : genoux, ventre, cuisse, etc. L’étape préalable de lipoaspiration sera plus complexe et moins productive.

Les suites opératoires sont le plus souvent marquées par des douleurs comparables à des crampes au niveau des zones aspirées.

Ces douleurs persistent 1 à 2 semaines comme dans tout processus de lipo-aspiration.

Une gaine de contention sera prescrite à la patiente afin d’éviter tout œdème exagéré.

Parfois des massages par kinésithérapie au niveau des zones aspirées peuvent être bénéfiques afin d’accélérer la récupération et la souplesse de ces zones.

Comme expliqué en début de cet article par rapport aux questions que vous vous posez, c’est votre chirurgien qui pourra le mieux vous conseiller. Chaque cas est individuel, car chaque patiente a ses besoins et objectifs concrets. N’hésitez donc pas à prendre rendez-vous pour en discuter.

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