Le curage ganglionnaire

Dans votre parcours de diagnostic, vous êtes peut-être confronté à la chirurgie et au curage ganglionnaire.

Qu’est-ce le curage ganglionnaire ?

Le curage axillaire consiste à enlever une dizaine de ganglions sous l'aisselle.


Sa réalisation à plusieurs buts:


- En procédant à l'analyse des ganglions enlevés, il permet de connaître l'état d'avancement du cancer, à savoir si le cancer est juste local (au niveau du sein et donc des ganglions sains ou négatifs), ou développé en régional (au niveau du creux de l'aisselle et donc des ganglions atteints ou positifs).
- De ce fait, il permet d'adapter au mieux les traitements complémentaires pour ne pas sur-traiter ou sous-traiter le cancer.
- De plus, en enlevant les cellules cancéreuses qui auraient pu diffuser jusqu'aux ganglions lymphatiques (ganglions positifs), il permet aussi de diminuer le risque de récidives locales ou à distance (métastases), c'est donc un traitement.
Il est donc informatif, pronostic et thérapeutique.

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Indications

Les indications du curage concernent que les cancer à risque de propager des cellules cancéreuses en dehors du sein, donc des cancers dits infiltrants.

Elles concernent les cancers du sein pour lesquels le ganglion sentinelle n'est pas possible, ou pas indiqué, ou les cancers pour lesquels un ganglion sentinelle est analysé positif (avec des cellules cancéreuse) dans certains cas.


Modalités

Le curage axillaire est une intervention qui s’intègre généralement dans l'opération du cancer du sein, mais peut aussi être réalisé après celui-ci, lorsque les informations nécessaire à son indication, ne sont connus qu'après.

Il se réalise sous anesthésie générale.

Il nécessite une incision au niveau du creux de l'aisselle (au niveau des poils). Des repères anatomiques (deux nerfs et une veine) permettent de préciser la zone à enlever. Les ganglions sont mélangés à la graisse, et ne sont pas forcement visibles.
En général, c'est une dizaine de ganglions qui sont enlevés, mais leur nombre dépend de chaque patient(e).
Tous les ganglions ne sont pas enlevés, car cela est impossible, n'améliore pas le traitement, et augmente les risques de complications et effets secondaires.

Quelques fois un petit drain / redon est positionné pour permettre de drainer le liquide qui circule au niveau des ganglions (lymphe).

photo : Paul Foguenne

photo : Paul Foguenne

En pratique

Lors de l’organisation de votre intervention, une consultation d’anesthésie est programmée, elle est indispensable et aura lieu, au minimum, 48 heures avant.

Lors de cette consultation, le médecin anesthésiste fait le point avec vous sur les modalités d’anesthésie ( anesthésie générale, ou très rarement locorégionale voire locale), vérifie la faisabilité, évalue les risques et vous prescrit un bilan sanguin pour vérifier sa normalité.
Lors de votre consultation, un dossier administratif dit de « pré-admission » sera effectué pour éviter trop de formalités lors de votre hospitalisation.

Pour cela, il vous sera demandé de fournir votre identité, votre carte vitale, votre carte CNS et le dossier préparé lors de l’organisation de votre intervention par votre chirurgien et sa secrétaire.

Il est nécessaire d’effectuer un champ opératoire, c’est à dire une épilation du site chirurgical, couvrant le sein opéré et le creux axillaire. Vous recevrez les informations selon le protocole de l’hôpital ou vous serez opérée.

Votre hospitalisation a lieu souvent en ambulatoire. Il est possible que pour la chirurgie du sein, un repérage de la tumeur ait lieu la veille, votre entrée s'effectue donc à l'issue de celui-ci.

On recommande de ne plus boire 3 heures avant votre entrée (sauf lait et jus de fruit avec pulpe) et 6 heures avant pour le solide y compris lait et jus de fruit à pulpe. Certains médicaments peuvent être pris selon les recommandations de l’anesthésiste uniquement. Mais encore une fois tenez vous aux recommandations de votre médecin .

Si votre hospitalisation le nécessite penser à apporter vos affaires, et l'ensemble de vos radiographies et mammographies, si elles n’ont pas été faites à l’hôpital ou vous aller être opérée.
Il est recommandé de ne pas apporter d’objets de valeur.

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Déroulement

Vous êtes accueilli dans votre chambre par l'équipe soignante qui vous donnera les premières informations concernant votre séjour, l'heure approximative de votre intervention et qui vérifiera votre dossiers.

Avant de partir au bloc opératoire, votre dossier est recontrôlé par l’équipe soignante.
Rarement un médicament vous est donné (prescrit par le médecin anesthésiste) pour vous « relaxé », c’est la pré-médication, mais elle n'est plus systématique car elle occasionne d'autres désagréments. Un brancardier vous emmène au bloc opératoire.

Avant de commencer l’intervention, une perfusion sera posée (petit tuyau dans une veine pour passer les médicaments nécessaires à votre anesthésie et à votre intervention). Elle sera posée de l'autre côté de votre intervention.
Votre dossier est à nouveau vérifié et l’équipe chirurgicale vous posera à nouveau des questions sur votre identité, le type de chirurgie prévue.
Vous serez installé dans la salle d’intervention, et commencera votre anesthésie.
Durée de l’intervention : le curage axillaire dure environ environ 30 minutes, mais le traitement du sein est souvent prévu durant la même intervention.
Après l’intervention : Le cathéter de la perfusion est laissé en place s’il y avait besoin de passer des médicaments directement dans la veine jusqu'à votre sortie.
Juste après l’intervention, vous séjournerez en salle de réveil durant une à deux heures environ, puis un brancardier vous ramènera dans votre chambre.
Des antalgiques (calmants) sont prescrits si besoin.
La reprise de l’alimentation se fait normalement dès le soir même.
Durée d’hospitalisation : pour le curage axillaire, l'hospitalisation est en ambulatoire le plus souvent. La durée dépend surtout du petit drain s'il est posé et aussi du type de chirurgie effectuée pour le sein.
A votre sortie, l'infirmière vous donnera les documents nécessaires à savoir votre compte-rendu opératoire et une fiche de synthèse de votre hospitalisation avec les consignes de sortie.

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Post-opératoire

Suites normales :
Le curage donne souvent des douleurs locales et au niveau de la face interne du bras ainsi qu’une petite perte de sensibilité ou picotements, les antalgiques fonctionnent bien.
Rarement des anticoagulants sont prescrits pour une durée d'environ 6 jours mais adaptée à votre cas.
Des soins seront prescrits par une infirmière à domicile.
Un petit gonflement au niveau de la cicatrice du curage peut aussi apparaître, bien souvent sans conséquence et disparaît spontanément.
Souvent , une rééducation de kinésithérapie du bras est prescrite.
A votre retour, il est conseillé de se reposer, et vivre normalement. Les précautions concernent le bras afin d'éviter trop de mobilisation en force mais il faut le mobiliser sans l'immobiliser "par précaution", car l'épaule risque de s'engourdir.
Des consignes spécifiques à suivre pour l'avenir sont nécessaire car le curage peut entraîner quelques effets secondaires voire complications,( thème que nous dévoilerons dans un prochain article)
Arrêt de travail :
La durée dépend bien sûr de la totalité de votre prise en charge, habituellement jusqu'à la consultation post-opératoire.
Il vous est remis à la sortie ou avant par votre chirurgien.
Visite post-opératoire :
Elle est souvent effectuée avec votre chirurgien, environ une quinzaine de jour après l'intervention.

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Signes d'alerte

Vous devez contacter votre médecin ou équipe de soins dès que quelque chose vous inquiète. De façon générale, une fièvre > 38°C5 à deux reprises, des douleurs importantes, un hématome douloureux, ou des saignements abondants persistants, gonflement et rougeur du bras doivent vous faire consulter.
Une collection de liquide peut se former au niveau de la cicatrice, c'est une lymphocèle. Bien souvent sans conséquence, elle peut être douloureuse et nécessiter une ponction, et dans de rare cas se sur-infecter.


Avantages, inconvénients et risques


Les Avantages
Le curage axillaire est indispensable dans certains cas pour diagnostiquer, adapter et traiter certains cancers du sein.
Les Inconvénients
Les inconvénients du curage concernent essentiellement la mobilité de l'épaule et les quelques précautions à maintenir durant toute sa vie pour protéger le bras.

Les Risques
Le risque d'hématome, de saignement important, d'abcès peuvent justifier, rarement, une reprise chirurgicale pour en effectuer le traitement.

Plus fréquemment, une petite collection de lymphe (liquide drainé par les ganglions) peut se faire. Sa résorption est souvent spontanée.

Le risque le plus important est le lymphœdème du bras ou le "gros bras".

Les autres problèmes possibles à terme sont une légère diminution de la force du bras et/ou une fatigabilité rapide à l'effort.
Les risques de séquelles sont d'autant plus importants que la patiente a subi en plus du curage une irradiation au niveau de la clavicule voire au niveau de l'aisselle. Le facteur de risque principal de "gros bras" est lié à des infections qui prennent naissance au niveau de la main (ongle incarné, plaie). Ceci implique d'avoir une hygiène très rigoureuse au niveau de la main et une prise en charge des infections très précoce. Le facteur de risque secondaire est le port de charge par le bras atteint, les traumatismes localisés (prise de sang, prise de tension) ou encore les sports violents pour le bras.

De façon exceptionnelle, une atteinte de certains nerfs peuvent entraîner une diminution de certains muscles de l'épaule, et encore plus rarement, une plaie de la veine du bras (veine axillaire) peut exister.

Les risques liés à la chirurgie du cancer, au niveau du sein coexistent.
L'intervention nécessite également une anesthésie générale qui comporte ses propres risques, l'anesthésiste vous en parlera lors de la consultation pré-anesthésie.

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Recommandation pour éviter le lymphoedeme :

Après un curage axillaire, il existe un risque de gonflement du bras d’origine lymphatique. L‘ablation de ces ganglions gène le fonctionnement de la circulation lymphatique. La stagnation de la lymphe dans le bras peut être responsable d’une lourdeur du bras, voire d’un gonflement appelé « lymphoedème ».

Ce risque persiste pour la vie entière.
Aujourd’hui , grâce à l’évolution de la médecine, le risque d’avoir un bras gonflé à long terme après un curage axillaire est faible (de l’ordre de 5 à 8%).

Nous reviendrons sur ce sujet dans un article prochainement.

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