L’irradiation partielle. Interview avec Dr Frederick.

L’irradiation partielle du sein est une thérapie qui fait parler d’elle ces dernières années. Ses résultats encourageants et les séquelles moindres qu’elle engendre laissent en effet entrevoir de belles avancées dans la lutte contre le cancer du sein. En effet les traitements moins agressifs et plus ciblés caractérisent la contribution majeur de la recherche en thérapies en oncologie.

L’irradiation partielle du sein s’affirme comme une alternative ambitieuse aux radiothérapies traditionnelles et moins traumatique pour les cellules saines et moins toxiques sur le long terme, tout en offrant une efficacité similaire.

Interview avec Dr Bérangère Frederick

Radiothérapeute Oncologue

Centre de Radiothérapie

François Baclesse

Qu’est-ce que l’irradiation partielle du sein (IPS) ?

C’est une désescalade thérapeutique en radiothérapie qui propose de n’irradier que le lit tumoral au lieu de l’entièreté du sein. Elle peut se faire par curiethérapie, ou par radiothérapie externe (par modulation d’intensité ou IMRT ou par cyberknife) après mise en place de grains d’or au niveau du lit tumoral pour « tracker le lit tumoral » en fonction de la respiration.

Pouvez vous donner des explications sur la radiothérapie du sein entier VS Irradiation partielle du sein ?

Les publications sur le sujet du GEC ESTRO, l’IMPORT low, FLORENCE etc…ont montré un risque de récidive locale identique chez des patientes bien sélectionnées avec une toxicité bien moindre entre autres au niveau des organes à risque que sont le cœur, les sous structures du cœur (IVA et ventricule gauche), le poumon et le tissu mammaire.

L’ irradiation partielle se dirige vers quelles patientes et quels cancers ?

L’indication est réservée à des patientes bien sélectionnées selon les critères de l’ESTRO (société européenne de radiothérapie), l’ASTRO (société américaine de radiothérapie) et l’ESTRO ACROP (conseil supérieur européen en pratique de radiothérapie) càd des patientes de plus de 50 ans avec des petites tumeurs non lobulaires, de moins de 3 cm, peu agressives, récepteurs hormonaux positifs et avec des marges saines.

Environ 30 % de nos patientes pourraient en bénéficier.

Nous avons le projet de développer un protocole d'irradiation partielle du sein au Centre F. Baclesse par Cyberknife qui permettrait de ne délivrer que 5 séances (une séance un jour sur 2).

Un traitement de précision et révolutionnaire permettant aux patientes d’avoir un traitement plus court avec moins d’effets secondaires.

Photo : LUKAS HUNEKE