Troubles du sommeil
Depuis qu’on vous a annoncé le diagnostic et depuis les traitements, votre sommeil n’est plus le même ? Vous avez l’impression dêtre chamboulé? Vous ne dormez pas la nuit et êtes constamment fatiguée la journée ?
Sachez qu’en oncologie, les troubles du sommeil en oncologie sont retrouvés avec une prévalence de 30 à 85 % selon certaines études.
Les plaintes les plus communes sont un mauvais sommeil, des réveils nocturnes, des difficultés d’endormissement, un réveil précoce, une somnolence diurne et une irritabilité. Beaucoup de patientes décrivent des insomnies transitoires ou aiguës (durée inférieure à 1 mois) et des insomnies chroniques (durée supérieure à 1 mois). Les insomnies aiguës peuvent être liées à un stress passager (attente de résultats, mauvaise nouvelle), à l’abus d’excitants comme le tabac, le café ou l’alcool, mais également à la présence de symptômes comme la douleur, la fièvre, les bouffées de chaleur, la dyspnée ou les nausées.
Les principaux facteurs de risque associés à l’insomnie sont la fatigue, la douleur, la dyspnée, l’âge, le syndrome des jambes sans repos, l’utilisation de sédatifs ou d’hypnotiques, la dépression, l’inquiétude ou la chirurgie récente, mais également le type de cancer ainsi que son stade d’évolution.
La chimiothérapie et la radiothérapie sont rapportées comme facteurs de risque, mais les troubles du sommeil sont souvent antérieurs à ces traitements.
La prise en charge de l’insomnie s’organise autour de 2 axes principaux :
pharmacologique, non-pharmacologique…
Prise en charge non-pharmacologique
Il est indispensable de savoir les grandes lignes de l’hygiène du sommeil afin d’améliorer la qualité de votre sommeil
pas de café (ou autre excitant) en fi n de journée (6 heures avant le coucher),
éviter l’exercice physique 4 heures avant de se coucher,
préférer une faible luminosité dans la chambre ainsi qu’un environnement silencieux,
se coucher et se lever à horaires réguliers,
se coucher si l’on ressent les signes d’endormissement,
se relever si l’on ne dort pas dans les 10 minutes, réserver le lit pour le sommeil,
pas d’horloge en vue,
pas de télévision dans la chambre,
éviter les siestes.
Si les troubles de sommeil ne s’améliorent pas avec cela , les autres axes de prise en charge non pharmacologiques pourront dans un second temps vous être proposé: la thérapie par contrôle du stimulus, la relaxation et/ou la thérapie comportementale…autohypnose…
Prise en charge pharmacologique
La prescription de psychotropes doit rester occasionnelle et surtout limitée dans le temps (4 à 6 semaines) , ce qui est loin d’être la situation actuelle.
Dans les situations où un trouble dépressif est associé aux troubles du sommeil, un antidépresseur de type sédatif ou des antidépresseurs mélatoninergiques pourra être prescrit.
Les troubles du sommeil sont fréquents en cancérologie et sont associés à d’autres symptômes physiques − comme la douleur, les nausées et la dyspnée − ainsi qu’à des symptômes psychologiques − comme l’anxiété et la dépression.
Il est important d’évaluer soigneusement la qualité du sommeil antérieure à la pathologie cancéreuse, et d’identifier de potentiels facteurs précipitants et d’entretien. Il est important de savoir les facteurs perturbateurs du sommeil et celle de l’hygiène du sommeil.
En première ligne, une prise en charge non pharmacologique est préconisée ( thérapie cognitivo-comportementale ), et en réserve la prescription d’hypnotiques aux situations plus complexes ne répondant pas à ce type de traitement ou nécessitant une réponse thérapeutique rapide.
Cette prescription sera limitée dans le temps et sera réévaluée en fonction de votre état.
Je conseille aussi aux patientes de
faire de l'exercice régulièrement même une courte marche répétée dans la journée, aller dehors prendre l'air frais tous les jours et de préférence le matin
faire une activité douce relaxante le soir avant de se coucher
limiter les siestes à maximum une heure par jour et de préférence avant 14h
faire des respirations profondes, des massages, du yoga, écouter une musique apaisante.
Si les troubles se maintiennent plus d'un mois et que la qualité de vie de la personne en est affectée il vaut mieux demander de l'aide à son médecin ou à la psychologue des techniques comportementales, de gestion des ruminations, et de l'autohypnose. Ces techniques sont efficaces.
Si ces techniques ne suffisent pas ou plus….on discute avec le médecin pour une médication ponctuelle ou à long terme. Lorsque l'insomnie dure depuis plusieurs semaines, avec une incidence sur la qualité de vie et une fatigue intense qui s'installe, il est impératif d’aider au plus rapidement la patiente.
Il faut aussi discuter des effets secondaires des autres médications et aussi voir la cause de troubles du sommeil par exemple : si des douleurs sont présentes. A ce moment une médication antalgique est de priorité.